Sortez vos Parapluie [Quètes Pluies Etranges]

Une sensation familière s’insinua dans le lieu maudi. S’engouffrant parmi les membres de la compagnie, il pénétra à l’intérieur du cœur du dragon noir. Sans s’aviser de la sombre création de la fielonne, il discerna les méandres nébuleux se dessiner sur le fond grisâtre du sinistre marais. Sans dire mot, il saisit le dessein de la tumultueuse fille de Tempos. Enivrant son être de brumes immatérielles, il la seconda dans sa tache. L’amas abscons de brouillard se métamorphosa. Être vivant, il évoluait, tournoyant dans les cieux sordides. Le vers nébuleux grandissait, se dressant maintenant de plusieurs mètres au dessus de la malheureuse troupe. Placide créature des deux dragons d’ombre et de feu, il s’inclina révérencieusement devant eux, comme dans un signe de soumission. Affermissant les bords, opacifiant la plateforme occulte, il usait de ses dons avec aisance, faisant valser autour de l’ouvrage les volutes d’ombre.
Ainsi le chemin inextricable fut bâti, moyen infaillible à la horde pour voyager à l’abri de cette eau infestée qui s’immisçait partout. Passerelle mouvante, elle permettrait à tous de se déplacer sans encombre où bon leur semblerait. Le couple invocateur de ténèbres avait appliqué tout leur talent à la conception de ce sombre chef-d’œuvre.
De sa voix mielleuse et perfide, l’infâme rejeton du dragon de la calamité lança ces paroles :

"Je vous en prie cher Ryuu, mes ombres offriront un chemin jusqu'où bon vous semblera..."

Refoulant sa désinvolture dans les recoins les plus ténébreux de son être, il ne dit mot, n’osant offenser de ses reproches sa nouvelle rivale. Ses ombres ? Peut importait, la rancune ne devait imprégner l’atmosphère déjà acerbe. Infligeant à cette terre intrigante le fruit de sa haine secrète, il maugréa silencieusement, fixant ses compères d’un regard noir. Le dragon aptère avait fini ses pitreries ce qui apaisa légèrement esprit colérique de l’Ombre Noire.
Au sein de cette scène intrigante, les compagnons contemplèrent ce monument sans dire mot. La quête pouvait reprendre son cours.

"C'est vrai, vous feriez ça pour moi Melle Seikya ?"

Le phénomène de lévitation de Ryuu se refit de plus belle, montrant son amour fou pour le jeune et jolie dragonne très ténébreuse. Enfin bref, pendant se temps là, c'est sur, le fils de Tectos est encore plus inutile que d'habitude. Mais c'est alors que... heuuuu... dites, les gars, vous n'auriez pas oublier quelque chose ? Comment ça le son ne fonctionne plus ? Mais... Ben voila, tu vois que tu peux aller vite quand tu l'veux. Bon, c'est alors qu'un hurlement strident perça le son de la pluie tombant à flot et paralysant quelque peu notre cher Nemuru avant qu'il ne "s'éclate" au sol... ou plutôt à l'eau.

"C'est quoi ? C'est quoi ?"

Le cris venaient de s'estomper, laissant de nouveau la force de la pluie reprendre son avantage sonore. Les dragons furent surprient d'entendre telle horreur, malgré l'apparence du lieu qui ne pouvait que faire imaginer ce genre de choses. Chacun commencèrent à reprendre son calme qu'un cri se fit de plus belle. Pareil, toujours aussi strident, mais il semblait à la fois plus fort, mais aussi plus étouffer. C'était comme si on s'approchait d'eux, mais en essayant de se dissimuler. Puis la fréquence des cris se fit de plus en plus courte, tout en se faisant de plus en plus forte, paralysant littéralement Ryuu dans l'effroi.

Au sein de la forteresse d’eau fétide, des mugissements poignardaient le vacarme de la cascade malsaine. Mêlé d’effroi, ces cris résonnaient à l’intérieure de l’aire putride en sinistre échos de mort. La compagnie se tenait là, immobile, proie d’une soudaine terreur. Les hurlements, tel un prédateur aux aguets, se rapprochait inlassablement de ses prochaines victimes. Plus stridents, plus tonitruants, le danger se rapprochait, quel qu’il soit, il se rapprochait d’eux, inexorablement, comme la Mort.

Incrusté dans ce qui était pour le moins un sol étrange et légèrement pernicieux, le dragon noir plantait infatigablement ses griffes dans cette eau infestée, secours impuissant aux lugubres hurlements qui retentissaient à présent à une distance non négligeable.
Toujours proche de son œuvre d’ombres et de ténèbres, il restait de marbre, le corps et âme pétrifiés dans l’épouvante qui immergeait le lieu de sa sournoise présence. Armes acerbes profondément encrées dans un étau aqueux, ses griffes offraient à l’être draconique la seule prison qui enfermait vigoureusement ses spasmes horrifiés. Son cœur s’était lancé dans une cavalcade incontrôlable, et si l’humidité ambiante ne perlerait pas sa peau écailleuse, les gouttelettes de frayeur le feraient vraisemblablement.
Statufié dans sa peur, il luttait héroïquement contre les sanglots qui montaient irrémédiablement en lui.
L’effroi ayant vidé son esprit, les seules questions qui arrivaient encore à y pénétrer, l’encerclaient d’une méphitique sarabande.
Pourquoi rester ici ? Pourquoi ne pas se mettre à l’abri ? D’un regard saccadé, il scrutait avec envie l’abri providentiel qui s’offrait à eux.
Pourquoi rester ici ? Pourquoi ne pas partir de ce lieu infâme, loin, très loin ?
Hélas, contre son grès, ses membres amorphes restaient stoïques. Ne répondant plus à leur maître, ils restaient immobiles. Déglutissant maladroitement, il prononça avec grand mal ces quelques paroles aux limites de l’incompréhensible.

-Qu’est ce….que…c’est ? Que…dois-je…faire, que doit-on faire ?

Sa voix était devenue stridente et quelque peu misérable. Néanmoins, les mots sortirent le plus silencieusement possible, comme si elles voulaient échapper à ce prédateur invisible.

*Seikya, au lieu d'insulter Ryuu qui prendra ça comme une marque d'amour fou et Dûrskiann, qui n'en a rien à faire, concentrez-vous.Ce lien spirituel atténue les sons extérieurs, donc avec vos sens aiguisés, vous pouvez détecter le bruit de boue remuée qu'exerce cette créature sur le sol...*
Les moustaches de Shôryu s'élevèrent dans les airs, alors qu'il s'entourait d'un halo bleu.L'œil spirituel...Il pouvait voir tout ce qu'il voulait.En l'occurrence, c'était l'énergie spirituel.La chaleur est masquée par cette pluie putride et tiède, et les battements de cœur par le bruit.Le fils d'Arkelion sentait la peur de ses compagnons, et aurait aimé pouvoir l'absorber.Il en avait le pouvoir,mais cela romprait le lien spirituel...trop dangereux.Shôryu fit grincer ses crocs, essayant d'aiguiser les tympans de Seikya...

Les cris se faisaient de plus en plus forts et les intervalles de plus en plus cours. A force, on ne pouvait meme plus s'entendre les uns les autres. Plus aucun son n'était audible à part ses cris stridents, on ne pouvait meme plus se douter qu'il pleuvait tout autour. Puis les eaux commençaient à faire des remoux. Enfin, on ne pouvait s'en douter avec les oreilles, mais les yeux et le toucher pouvaient tout de meme fonctionner. Les remous ne semblaient pas venir d'un objet ayant percurté la surface, donc tous se reculèrent sachant que c'était quelque chose en dessous.

C'est alors qu'une longue et fine patte sortie de l'abysse et s'appuya sur le sol aqueu suivit par sa jumelle. Aprés bien mintes efforts, le propriétaire de ces deux pattes squelettes montra le bout de son museau, et du reste de son corps. La créature ressemblait à un dragon, mais sans écaille, que de la chair. Il était affreusement atrophié de tout coté de son corps, même ses ailes ne pouvaient lui offrir un support pour voler. Ses pattes arrières elles étaient inexistantes, où plutôt, semblent avoir été arracher de force, alors qu'à l'inverse, ses pattes avants, maintenant qu'on distingue mieux, sont de moitié trop longue pour son corps actuel. Enfin, son museau était limite écrasé, et ses yeux n'étaient que des orbites vides.

"Punaise, c'est quoi c'truc ?"

Puis la créature se mit à avancer vers le groupe rapidement, mais ses mouvements étaient saccadés, comme-ci ils avaient devant eux un pantin, qui en plus était la source de ces hurlements.

Hors de contrôle, la peur se répandait à présent dans tous ses membres, inondant tout son être. La créature fétide venait d’apparaître, infâme rejeton de cette eau absconde. Il pouvait voir ces pattes décharnées, qui laissaient entrevoir des os usés par tant de haine, gravir péniblement les montagnes de liquide putride.
Objet d’ignobles tortures, la carcasse chancelante se rapprochait inexorablement de la compagnie frigorifiée par la terreur que procurait la vue de cet être répugnant. Son regard, à l’instar d’un monde stérile et vide de toute vie, tentait vainement de scruter les alentours.
Alors c’était lui l’abjecte auteur de ces hurlements abominables ? Cette créature issue de l’Enfer, affreux pantin désarticulé, était donc la source du désarroi qui submergeait son âme, se propageant dans l’atmosphère contaminée du marais.

Mystérieux produit d’un pouvoir trônant si haut que sa compréhension ne pouvait atteindre, le dragon d’ombre et de ténèbres, statue stoïque, le contemplait de ces yeux empreints de curiosité. Dissipant la détresse qui l’annihilait précédemment, il admirait le fruit macabre d’un sortilège puissant. Le retour à la vie d’un être inanimé était quelque chose qui le fascinait malgré le danger mortel que cela représentait.
Ne succombant pas à la rêvasserie, il mira les environs à la recherche d’un regard secourable, en vain.
La créature approchait, sa pestilence embaumant l’air déjà saturé d’eau nauséabonde. Le moment était venu de faire quelque chose. A coup sûr la bestiole n’était pas là pour pactiser avec eux.
La terreur triomphait, à nouveau, de la curiosité redéployant les spasmes dans tout son corps. Le danger était bien là, bien réel, inéluctablement il avançait, imperturbable.

Et cette eau qui résonnait, et cette puanteur qui les envahissait, à rendre fou. Le danger devenait imminent. Et toute cette eau, affreuse, acerbe, malodorante et pis encore. Son cœur palpitait, s’emballait. Ses muscles se contractaient tétanisés par l’horreur qui le submergeait. Sa peau écailleuse devenait vallonnée de veines.
Sa peau qu’il ne voyait plus. Frénétiquement il était parti à la recherche d’un corps, du sien, qu’il ne pouvait plus percevoir. A chaque fois il tombait sur un morceau de tourbe visqueuse, de végétation meurtrie. Levant une patte tremblante qu’il essaya de placer tant bien que mal devant ses yeux, il ne vit qu’une troupe de dragons hagard.
Il était devenu invisible.
Le seul mot qu’il put sortir de sa bouche sonna le glas de l’absurdité.

-Oups !

Non, le dragon noir était là, mais pas Shôryu.Le fils d'Arkelion n'était pas bien loin, puisque le lien spirituel était toujours en place....Mais Shôryu n'avait pas disparu.Il avait profité de la distraction de ses compagnons pour se rouler dans la boue, laissant l'eau tomber sur les dragons sous sa forme liquide.Il espérait se rendre invisible à cette créature, sous la pluie.Mais bizarrement, la boue ne partit pas sous la pluie...
*Roulez-vous dans cette boue.Elle est si épaisse que l'eau ne l'affecte pas.Mais faites attention à ne boucher ni vos oreilles, ni votre museau...*

Craignant à un point énorme la créature qui leur faisait face, Ryuu écouta de suite le conseil de Shôryu et élevala bout autour d'eux tel un immense dome avant de s'en recouvrir ainsi que ces autres coquipiers, sauf Durskiann qui avait subitement disparu de leur champs de vision. Cette action sembla des plus débiles, mais fit preuve d'efficacité lorsque la chose s'arréta net. Elle regarda, en silence, autour d'elle, mais rien ne se fit visible.

Puis elle émit de plus belle son hurlement strident et pétrifiant. Même la boue bouchant les oreilles n'était pas suffisante pour empécher se bruit de pénétrer le cerveau de chacuns. S'est alors que la créature, encore en train d'hurler, attrapa Zaya de sa frèle patte avant droite.

La jeune dragonne, même si le son de sa voie était étouffée, ne pouvait cacher la frayeur de son visage, ni même le fait qu'elle tentait à tout pris d'appeller à l'aide. Elle semblait souffrir juste du fait d'être en contact avec cette créature.

Ryuu, par pure réflexe, envoya de la boue, solidifier en roche, empaller le crâne de la créature. Sur ce coup de chance, la créature se vit se faire entrainer par le projectile au loin, lachant Zaya qui ne pouvait plus tenir debout.

Le chose était au loin, par terre par l'instinct primaire du Fils de Tectos, qui était encore troubler, car le son de la chose raisonner encore dans sa tête. Puis ceci se calma, le son se faisait moins perceptible, jusqu'à ce que seul le bruit de l'immense pluie se fit entendre.

Ryuu ota un peu de boue de son oreille :

"........................................... Boue : 1 - Bestiole : 0 !"

[Pour ceux qui ne sont pas au courant, Zaya a décidé de partir de l'aventure Darakiun Faebris, ce qui explique le fait que j'en ai pris le contrôle. Je risque de souvent y faire appel en tant que PNJ jusqu'à la fin de la quète.]

[Veuillez m'excuser pour le retard]

Les hurlements s’estompèrent puis cessèrent. Le fracas de l’eau sur la terre détrempée avait repris ses droits, aussi implacable que terrifiant. Le champ de bataille avait été déserté et ne gisait que ça et là des marques délavées de l’affrontement, pâles et éphémères. Des amas de limons marécageux émergeaient de la surface putride des marais, seuls rochers monstrueux et remuants tels des fantômes errants à travers monts et vents. Le lieu souillé par la Mort se remis à vivre. Les monticules de boues s’animèrent. Des pattes invisibles remuèrent la terre aqueuse, laissant des empruntes profondes poignarder l’étendue vaseuse.

L’attaque avait été fulgurante, laissant l’ombre insaisissable au dépourvu. L’horreur qui l’avait submergée, à la vue de cette créature morbide enveloppée d’un voile de chaos et de déchéance, lâcha sur son hôte sur armée qui le pétrifia. Son esprit dépravé avait succombé à la terreur qui le liait, l’étouffant dans sa folie. La bête des ténèbres ne l’avait pas suivit dans sa torpeur, son invisibilité inattendue le secourant de justesse. La Providence, actrice de la déroute de l’esprit corrompu par le mal s’écharnait à présent sur la fille d’Eolia. La violence et la hargne de la créature dépassaient l’ensemble de la compagnie, jusqu’à l’instant salvateur. Une lame de roche coupa l’air frelaté, domptant la dracoliche qui battit en retraite. De ses yeux ébahit par la performance, le fils de Noctrium se fixèrent sur le fils de Tectos à l’origine de cet exploit. L’une des protubérances grotesques du sol siffla une maxime qu’il ne comprit pas dans l’immédiat. C’était le sauveur de la jeune dragonne.
Le danger avait été écarté, aussi sommairement que le relent de sûreté qui s’était installé sur la plaine. Si ces marécages étaient la demeure d’une de ces créatures infernales, ils en logeaient d’autres, à coup sûr. Elles passeraient bientôt à l’action, ce n’était qu’une question de temps.

Essayant de reprendre le contrôle de son corps noyé dans la peur, asphyxiant chaque parcelle de chair, il contempla le groupe. Avivé par l’attaque de la vermine aptère, il repris le dessus. La terreur acculée par son âme vengeresse disparut dans les recoins d’un esprit sortant vainqueur de cette périlleuse joute. Le temps n’était plus à l’envahissement d’idées abstraites ni de sentiments viciés.
Dûrskiann se concentra pour faire disparaître le voile qui le cachait au regard de ses compères. Il n’en fut rien. Le traumatisme était encore trop présent, le combat trop récent. La magie opérait encore, se mutinant contre son détenteur. Que pouvait-il faire face à ce désagrément qui le coupait de tout contact visuel (ce qui, il y aurait quelques temps encore, l’aurait ravi) ? Il posa ses pupilles ambrées sur l’immonde matière dégoûtante. Non. Même si cette enveloppe nauséabonde parvenait à dessiner ses traits, elle le priverait une couverture d’incertitude en cas d’agression imminente.
Et cette pluie dévastatrice, s’abattant en trombe sur l’immensité purulente. Ce vacarme alourdissant ses sens. Il fallait avancer.

*La créature est partie mais il nous faut avancer. Si nous restons trop longtemps à cet endroit elle pourrait revenir, seule ou accompagnée.*

Le doute, le submergeait. La dracoliche avait surgit du sol. Rien ne lui disait si elle était isolée dans ces vastes étendues. A l’heure actuelle, plusieurs de ces bêtes carnassières rodaient peut être sous leurs pattes. Il ne voulait pas en savoir d’avantage. Si la cause de cette citadelle aqueuse se trouvait à l’intérieure de ces terres, elle ne se situait pas à cet endroit.

* Si l’origine de ce mal demeure dans ces marais, je pense qu’elle se trouve au centre de cette colonne d’eau. Et si nous rencontrons dès à présent ces êtres absconds, inutiles d’espérer un répit.*

Ses paroles résonnèrent dans l’esprit de ses compagnons de route, seules traces de sa présence dans ces lieux impies. Seules traces ? Pas tout à fait. Le dragon ténébreux laissait derrière lui des marques distinctes, celles de ses membres. Après tout pourquoi pas ? Son bouclier translucide cesserait de le protéger dans quelques temps de toute façon. Plongeant dans la tourbe, il s’en recouvrit le corps, telle une seconde peau. Eclatant son armure imperceptible, il pouvait à présent être vue, au grand dam du fils de la déesse noire.

* Ainsi accoutré l’excursion m’en sera facilité. J’aime voir où je mets les pattes.*